mardi 18 décembre 2007

Playlist pour un dimanche ensoleillé : # 1


(liste non exhaustive ; certains des albums me sont inconnus, j’indique la compilation sur laquelle j’ai trouvé les titres)

Bunnyranch – Adam Green , Friends of mine.

No Buses – Arctic Monkeys, Who the Fuck are The Arctic Monkeys Ep

Baby Love – Diana Ross, Soul, the very best of Motown cd1

Young girl – Gary Buckett and The Union Gap

Home is Where he Hatred Is – Gill Scott Heron, Kanye West The Original Samples

Wildflower – Hank Crawford, Kanye West The Original Samples

The Glory – Kanye West, Graduation

Addiction – Kanye West, Late Registration

Daydream (feat Jill Scott) – Lupe Fiasco, Liquor and Foods (mais aussi Kick and push, très dimanche comme chanson aussi)

Dancing in The Street – Partha Reeves and The Vandellas, Soul! The very best of Motown Cd1

San Francisco – Scott McKanzie, Soul! The Very Best of Motown Cd1

Women (make me feel allright) – The Easybeats, Friday On My Mind

Hang On Sloopy - The McCoys

Pablo Picasso – The Modern Lovers

Nobody knows when you’re down and out – The Spencer Davis Group – Eight Gigs a Week : The Steve Winwood Sessions

Evening Sun – The Strokes, First Impressions of Earth

Stormy – The Supremes, Northern Soul Connoisseurs

Joyeux Dimanche ensoleillés!

Arnaud.

Compilation Rock Your Granny : # 1

Parce qu'en fait ya pas eu vraiment de mix, voici quelques morceaux qu'on avait sélectionné pour faire jumper la foule "oh!", faire jumper la foule "oh!", i'm a sexyback "yeah!", enfin tout ça quoi.

Move on Up – Curtis Mayfield

I Got a Woman – Ray Charles

Gimme some lovin’ – The Spencer Davis Group

Lust for Life – Iggy Pop, Lust for Life

Friday on My Mind – The Easybeats, Friday on My Mind

Baby Please Don’t Go – The Amboy Dukes, Nuggets

Je n’Avais Pas Signé de Contrat – Eddy Mitchell, De Londres à Memphis

Delivery – Babyshambles,

Key to my Happiness – The Charades, Northern Soul Connoisseurs

Pushin’ too Hard – The Seeds,

You Only live Once – The Strokes, First Impression of Earth

(Love is Like a) Heat Wave – Martha Reeves and the Vandellas,

I Can’t Help Myself (Sugar Pie Honeybuck) – The Four Tops,

Good Times – The Easybeats,

Ain’t No Love in the Heart of the City – Bobby Blue Band

Don’t Look Back – The Remains,

Keep on Running – The Spencer Davis Group,

On Nous Cache Tout, On Nous Dit Bien – Jacques Dutronc,



They they they they don't kill me, they just make me stronger I need you girl right now cause i can't wait much longer .



ArnAUd.

vendredi 14 décembre 2007

2ème Chronique Poirier XL - Gazole


Voici le nouveau titre de Poirier XL, « Gazole » .


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L’orgue introduit, suivit de la guitare granuleuse et de la batterie ; une vraie batterie, et non plus la boîte à rythmes de « Guano » ; mais ils nous y avaient déjà habitué sur leur précédents singles. La voix, comme à leur habitude, est doublée : Xavier-Luc et Honoré chantant à l’unisson, tandis que Basile s’attèle aux chœurs.

"Gazole" est le genre de morceau dont l’atmosphère nous plonge nécessairement dans la méditation. C’est le genre de morceau dont une unique écoute ne nous rassasie pas, il faut le remettre, encore et encore, pour comprendre, pour en saisir véritablement, pleinement la beauté. On sent ici la cicatrice intérieure, la souffrance sourde ; pourtant ce n’est jamais geignard ; c’est d’un style, d’une élégance absolue. Comme le solo de saxophone à la fin de « Walk on the wild side », il pourrait durer une heure, mais il ne dure que quelques secondes, et on reste bouche bée. Comme dans « Playground Love » aussi.


Religion


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Le son est ici d’une douceur incroyable. Pas de basse. On sent vibrer l’air, résonner la ride, se réverbérer la guitare contre les murs froids d’un immense édifice construit pour adorer des dieux disparus. Car ce morceau est une messe. L’orgue sonne comme dans une cathédrale, nous préparant à l’Ave Maria, et les chœurs sont grégoriens, très clairement. Une mélodie simple, limpide, et qui rentre immédiatement dans notre tête. Simple et limpide, comme un chant de messe. Mais pas le genre de messe où est crié stupidement l’amour de Dieu, joyeusement, béatement, comme pour s’en convaincre, mais plutôt une messe où le chant est plein d’amertume, les yeux gonflés mais le regard fier, c’est l’espoir qui parle. C’est comme un dimanche ensoleillé, un dernier jour de vacances d’été : tout est fini, rien ne s’est passé comme on l’aurait souhaité, tout n’est que déception, désillusion… mais on va pas s’arrêter là alors on relève la tête, on serre les dents, et on serre les poings aussi.

Cette chanson résonne comme une catharsis. On pourrait peut-être rapprocher le sentiment ressentit à ceux procurer par certaines chansons de Belle & Sebastian, ou de Nick Drake ou du Miles Davis d’ « Ascenseur pour l’Echafaud ».Dans cette tristesse, cette lassitude, et la beauté lumineuse qui la transperce. (Une seule chanson prise comme objet d’étude nécessite forcément, à mon avis, la comparaison à d’autres, pour en en exprimer l’ambiance, pour en retranscrire la couleur ; ceci explique l’étalage de noms que je fais).


Mélancolie



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L’arrivée de la batterie est similaire à celle de « Riot Van » des Arctic Monkeys, progressive, finement amenée, subtile, classieuse. Et puis quand le refrain démarre, décolle, çà prend aux tripes, çà t’arrache à ton siége et ça te cloue en même temps, c’est puissant, mais pas dans le sens vulgaire : c’est puissant sans force, sans violence. Enfin si, c’est violent. Violent comme peut l’être la soul, le corps droit, tendu, sans rien qui dépasse. D’ailleurs ce morceau me fait penser au groupe de Sheffield, sans trop que je sache pourquoi. Peut-être dans cette espèce de mélancolie cachée derrière la fierté, ou peut-être juste à cause de l’orgue de « 505 ».

Mais cette chanson « contient tout un rêve », le souvenir d’un ailleurs disparu, de rencontres qui n’ont jamais eues lieux, d’amis partis, de lieux merveilleux comme on en voit qu’en rêve. Cette chanson incarne à elle seule le spleen de Baudelaire. Le couplet tente bien par moments de simuler la joie, mais on n’y croit pas à un seul instant, et puis c’est pour redescendre encore plus bas. C’est comme les très bonnes chansons de Barbara ou d’Aznavour, en plus glacé peut-être, en plus distordue en tout cas.

Mais le plus important dans « Gazole » c’est que c’est un étalon, un idéal-type, c’est la matrice d’un renouveau esthétique. On sent les influences, on sait d’où ça vient, mais ce qui compte c’est que ça transporte putain, c’est que lorsqu’on écoute cette chanson , on est obligé d’être attentif car on pré-sent quelque chose de grand, de fondateur, de primordial, de fondamental. Car avec cette chanson « je mange des souvenirs » dirait Baudelaire. J’aurais pu dire que c’était séminal, mais c’eut été moins joli.



Arnaud.


www.myspace.com/poirierxl

mercredi 12 décembre 2007

1ère chronique : The Strokes - First Impressions of Earth

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The Strokes – First Impressions of Earth

On peut attendre beaucoup d’un groupe qui, en 2001, a réinventé le rock, a remis à la mode les guitares et qui en deux albums d’une vraie qualité au succès non-usurpée, « Is this It » et « Room on Fire », est devenu un très grand groupe, à l’importance et aux choix esthétiques déterminants. Chronique du troisième album.

A l’écoute des premiers singles sortis, déception, incompréhension, trahison ont été les premiers sentiments que j’ai ressentis. Qu’étaient devenus les Strokes que j’aimais tant, formidables créateurs de tubes et, surtout, inventeurs d’une musique cosmique, profondément portée vers l’avant. Ces premiers morceaux, je les trouvais « TROP » : trop grandiloquent, trop puissant, trop métallique. Je rangeai donc un peu trop rapidement ce groupe dans le club des groupes ayant fait « l’album de trop ».

Il m’a fallu attendre la sortie de « You Only Live Once » pour m’intéresser donc à ce troisième album. Car ce morceau fut le détonateur, la « clé hiéroglyphique » comme dirait Breton. La puissance du son au service de la mélodie, et surtout la grâce rare, l’élégance. La composition est assez simple, mais ça n’a aucune importance. Ce qui compte c’est que pendant le refrain, la musique transcende l’imaginaire.




Je me plonge donc dans l’album. L’ancienne réticence est encore vivace, mais elle va très vite laisser place à la plus pure admiration.

Car cet opus est un enchaînement de merveilles pop, de chansons à « l’architecture fine et compliquée ». Je finis même par aimer « Heart In a Cage », morceau épique, baroque, pompier s’il en est, mais au riff d’une telle puissance et à la mélodie d’une telle limpidité qu’on ne peut que l’aimer.


Cet album est une expérience, le son est très produit, très précis, les guitares très en avant ; c’est un peu l’antithèse des Libertines : tant eux sont brouillons, bouillonnants, incontrôlés que les Strokes sont exigeants, minutieux, chirurgicaux. Mais de ces deux visions esthétiques jaillit la même vie, la même fraîcheur, le même élan magnifique. Et de cet « anti-salmigondis »sonore, aromantique en apparence, jaillit une cohérence : les Strokes c’est la musique du XXIème siècle, une musique qui vient de l’espace, qui écrit le futur en temps réel. L’introduction de « Vision of Division » est comme le décollage d’une fusée, balancée par les turbulences, par le roulis imperceptible, mais qui file tout droit, même pendant le solo de métal hispanisant. « Killing Lies » est une merveille de progression, tout en retenue, tout en tension, qui finit par tout décharger dans un final extatique. Et puis le solo est une merveille… Quand à « Evening Sun », c’est la musique du dimanche ensoleillé, plein d’amertume car Tout est déjà terminé, mais avec une lumière intérieure qui illumine tout. Car c’est ça le nouveau Strokes : c’est sombre mais ça irradie, c’est noir, mais c’est une lumière noire. Enfin sur cet opus, ils osent des choses différentes ; ainsi sur « Ask me Anything » (“I got nothing to say, i got nothing to say “, on ne peut pas faire plus explicite) les guitares se taisent et laissent place au mellotron, comme Avant, comme sur les disques des Zombies ou des Beatles.


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Les Strokes restent les mêmes après tout, pas de virtuosité inutile, une précision d’orfèvre, un sens de l’efficacité redoutable. Et puis surtout Julian Casablanca et ses amis ont réussi, une fois encore, à inventer un son et une manière de jouer qui influence les autres groupes instantanément. Ils ont donné la permission de faire de la musique plus sombre, de sortir les grosses guitares, les gros riffs un peu dégueux. Et s’en suit le nouveau Kings of Leon, les cheveux teints en noir et la musique bien plus gothique qu’avant. Et s’en suit le nouveau Arctic Monkeys, qui cède à l’énergie intuitive des débuts quelque chose de bien plus noir, de bien plus intense, moins accessible,(beaucoup) moins « festif », plus intérieur. Les Strokes ont ouvert , ré-ouvert, une porte, mais le sens a changé. Car ils sont élégants.

« i hate them all, i hate myself for hating them »

"On the other side, nobody’s waiting for me on the otherside"


http://www.myspace.com/thestrokes

Arnaud

Création de "Atomique Intersidéral"

un nom bien pompeux pour un blog de critiques de disques.
Mais l'Idée peut encore évoluer.
Bienvenue à vous les atomiciens intersidéraux, et n'hésitez pas à faire part de vos suggestions, aussi bien esthétique que conceptuelle.
Ce blog sera donc, au moins dans un premier temps, le lieu de critique de disques, anciens ou récents; mon but étant de faire découvrir des artistes moins connus, d'en défendre certains éreinter par les journalistes, ou d'en bousiller d'autre encensés comme des encensoirs.

Bien à vous,

Arnaud